Les Jardins d'Angélique sont construits autour d'un manoir du XVIIIème siècle, en deux parties.
En premier lieu, face à la demeure, un jardin à l'anglaise où se mêlent plans d'eau et collection de rosiers dans de multiples allées.A l'arrière de la maison, "le jardin blanc" plus formel où la taille est au service des massifs. Comme son nom l'indique, le blanc domine et invite au calme et au repos.
Ce rosier m’a littéralement fait tomber à genoux, lorsque je l’ai admiré au Grand Jardin du Théâtre des Minuits. J’aurais même pu tomber plus bas et me retrouver les pieds dans l’eau, car ‘Souvenir d’Angélique’ est utilisé ici en couvre-sol, retombant sur les rives d’un bassin.
Pour une fois qu’un rosier liane ne me prenait pas de haut, je me suis jetée à ses pieds!

Ce qui m’a séduit au premier regard…
Il faut dire qu’il était particulièrement séduisant avec son tout petit feuillage brillant et une multitude de petits boutons rosés qui s’épanouissent en pompons blancs parfumés.
Son feuillage contribue pleinement à l’effet de finesse et de légèreté.

Une ribambelle de qualités
J’aurais pu simplement me contenter de la première impression ressentie, mais en apprenant à le connaître mieux, j’ai vu s’allonger la liste de ses qualités:
Sa floraison est assez tardive par rapport aux autres rosiers lianes, elle commence aux alentours de la mi-juin ou début juillet, et cette première vague dure vraiment longtemps. D’abord très généreuse puis plus discrète mais bien présente tout de même, il se peut parfois qu’elle se poursuive sans interruption jusqu’aux gelées selon les régions… C’est à noter, si on a de la chance, car les lianes remontants sont rares!
Le petit feuillage est pratiquement persistant, restant accroché tout l’hiver sur les branches. Il n’est jamais malade.
C’est un vrai costaud qui se plait au soleil comme à mi-ombre. A l’ombre chez ma copine Laurence, il fleurit peu et ne remonte quasiment pas.
Il fructifie légèrement, offrant quelques petits cynorhodons rouge vif.

Le parfum est tantôt décrit comme « puissant », tantôt comme « léger », mais tout le monde s’accorde à dire qu’il est délicieux. Il est vrai que la notion de parfum est très subjective et que la puissance des effluves dépend bien souvent du moment de la journée, de l’épanouissement de la fleur, de la météo…

Ses longs rameaux fins et souples, munis de petits aiguillons acérés, se laissent guider facilement. On peut aussi tailler sans problème ce qui dépasse…
Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue que c’est un rosier liane exubérant et qu’il sera indispensable de maîtriser au fur et à mesure les tiges qui s’allongent à toute vitesse et qui ont tendance à retomber.
Je pense que l’idéal est de l’utiliser en rosier couvre-sol, par exemple sur un talus ou sous de grands arbres, d’autant plus que le feuillage est bien dense, qu’il se marcotte très très facilement et qu’il couvre sans soucis 4 à 5 m x 3 m en 4 ou 5 ans environ.
L’utilisation qui en est faite ici, au jardin du Théâtre, me semble profiter de tout son potentiel…
Sinon, il faudra lui offrir un support aux dimensions adaptées, assez grand et large (pergola, tonnelle, arbre…) dont il retombera souplement en longues guirlandes. Mais pour une simple arche, oubliez-le, il sera impossible à dompter!

La fanaison n’est pas trop vilaine m’a-t-il semblé. De nouvelles tiges florifères remplacent bien vite les anciennes.
Mais ma pote-fleurs Marie-Noëlle trouve qu’il ne fane pas très bien car ses fleurs restent brunes sans tomber. Alors elle froisse simplement les fleurs fanées avec la main pour le nettoyer un peu.



Pour la petite Histoire
Au départ, ce rosier serait un semis spontané, un enfant du hasard, né dans l’ancienne pépinière Jensen, en Allemagne. Le rosier s’est montré extrêmement sain avec une très longue floraison en pompons blancs et un joli petit feuillage.
La pépinière a offert ce semis inédit à un couple de jardiniers amateurs, Gloria et Yves Lebellegard, qui ont créé « Le Jardin d’Angélique », en Normandie, en 1989, en mémoire à leur fille aînée, Angélique, malheureusement partie très jeune.
Le rosier fut alors nommé ‘Souvenir d’Angélique’.
Il est arrivé que Gloria en offre quelques bâtons à bouturer, à des amis de passage, amateurs de rosiers…
Parallèlement, l’on raconte que dans les années 80, le pépiniériste Philippe Viton est tombé en admiration devant un rosier grimpant, au pied d’une volière, dans un autre jardin normand. La propriétaire du jardin ne se souvenant pas de l’avoir planté là, ce devait être un semis spontané?
Pour s’assurer que ce n’était pas une variété déjà connue, il l’a multiplié et a distribué quelques « Grimpant sur la volière » à de fins connaisseurs, afin qu’ils l’observent…
Puis les années ont passé et il fut décidé de le baptiser ‘Fifi sur la Volière’ (Fifi, pour Philippe), lors des Journées de la Rose à Chaalis, en 2012.
Mais finalement, il semblerait quand même que ces deux rosiers soient identiques… Aujourd’hui, ‘Souvenir d’Angélique’ est donc très souvent vendu sous le nom ‘Fifi sur la volière’.
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